12/05/2014

Endişeli Adam Türk edebiyatıdı - Burgazada Adam: seçilmiş ya da yalnızlık dayatılan? - Sait Faik: Yeni roman karakteri, perişan, belirsiz - Yalnız olmak, bir sanattır; acı, bir görevdir

The Worried Man in Turkish literature (1) - Classical Ottoman literature has been criticized, especially in the field of poetry, to obscure the person, to hide the author in favor of a formal exhibition marked by the predecessors imitation, the cornerstone of intellectual high quality. The issue of narrative prose is different to the extent that it belatedly appeared, in the middle of the 18th century, framed by a modernized literary life: embryonic press and publications of the Tanzimat  years (Ottoman driven reforms since 1839).                                                                                                                    The Man of Burgaz :  chosen or imposed loneliness?        
Existential anxiety, this profound doubt that is taking over the Turkish man is nowhere to be better  found than in Sait Faik writings. While many wrote about him as initiator of new forms - we might as well say new conceptions - of prose, his life can't be silent up, a life based on a perceptible social exclusion; annuitant, late student, a long time unmarried, he stayed with his mother on an island of the Marmara sea, he keeps company with the literary and artistic world of Istanbul  but experiences a real exclusion in professional  domain; he who so much wanted to make his writings a living, his identity card bears the inscription  "mesleksiz" (unemployed). He is not a teacher, he does not work in the press nor in publications, he is a man on the margin of society, under the Republic of the years 1930 to 1950 this 'writer' status was not sufficient, as a matter of fact Sait Faik too strongly to be sincere, evokes artists Bohemian utopia, often left wing from Beyoğlu, an indecipherable  blend of attention to policy and practical necessities oblivion.  Thus drawn down on these social, emotional and sentimental margins his work will best reflect the urban Turkish society of his time: an extended family where dispossessed are on the centre stage and where minorities - for the last time in history - fall within at the very heart of the narrative. Like in American novels the have-nots , the wanderers reinvent the literary landscape, Sait Faik novels indicate the presence of a somewhat different shape of man, in contrast to the figure of the little man in the city: the humble and darker man - we see in French and Turkish the old and religious connotation of the words - will gain in greatness through literary allusion.                                                                                                          In 1944, one among those that will become the most fruitful literary critic, Vedat Günyol, discovers Sait Faik and his capacity to avoid inanimate characters and to  develop a prose based on moods, feelings, impressions onto which figures are grafted. Bur first of all the texts from 1940 (and the consecutive ones until 1954) drew up his thematic for good: "Lüzumsuz Adam" (The Useless Man ), the novel gave its title to the book in 1948, he takes up the theme of the lonely man, affected by misanthropic flashes as well as by outraged generosities, and creates a new type of human being : on the fringe of society, an agitated man who works, creates a certain amount of common sense, revolt and brotherly love that good people don't possess any more. In his last book published during his life, Alemdağ'da Var Bir Yılan There's a Snake at Alem Mountain, Sait Faik's style asserts itself without limitations as a metaphysical exaltation: the various short stories provide a new enjoyment: to stare at a suffering and pain of a worried narrator, more than worried, distraught dealing with his being in the absence provided by the crowd. A second aspect enriches the expression of the novel: the evocation of a worrisome, unclear and confused sexuality yet very intense.  Being alone is an art, suffering is a duty.                                            Revolt, anger, doubt to finalize the unease and the anxiety began to take over literary characters, the "personae". Timour MUHIDINE
L'individu inquiet de la littérature turque (1) - On a fréquemment reproché à la littérature classique ottomane, surtout dans le domaine poétique, de masquer l'individu, d'escamoter l'auteur au profit d'une exhibition formelle marquée par l'imitation des prédécesseurs, seul gage d'une haute tenue intellectuelle. La question de la prose narrative est différente en ce sens qu'elle naît tardivement, au milieu du XIXe siècle, dans le cadre d'une vie littéraire modernisée : la presse et l'édition embryonnaires des années desTanzimat (réformes ottomanes engagées dès 1839).                                                                                          L'homme de Burgaz : solitude choisie ou subie ?
L'inquiétude existentielle, ce doute profond qui envahit l'homme turc n'est nulle part aussi précocement exposé que dans les textes de Sait Faik. Si l'on a beaucoup écrit sur lui comme initiateur de formes nouvelles - peut-être faudrait-il dire de conceptions nouvelles - de la prose, et avant d'évoquer les textes, on ne saurait passer sous silence la vie de l'auteur, elle-même placée sous le signe d'une certaine exclusion sociale ; petit rentier, étudiant attardé, célibataire longtemps cloîtré avec sa mère dans une île de la Mer de Marmara, il fréquente à sa manière le milieu littéraire et artistique d'Istanbul mais connaît une véritable exclusion dans le domaine professionnel; lui qui aurait tant voulu vivre de sa seule plume, comme le rapporte Nedim Gürsel, sa carte d'identité porte l'inscription de "mesleksiz" (sans emploi). Ce n'est pas un enseignant, il ne travaille pas dans la presse ou l'édition, c'est un homme en marge, le statut d'écrivain ne pouvant suffire sous la République des années 1930 à 1950 : d'ailleurs Sait Faik évoque avec trop d'insistance pour être honnête, la bohème des artistes souvent "gauchistes" de Beyoglu, le mélange parfois indéchiffrable d'attention à la politique et d'oubli des contingences.
C'est donc sur ces marges sociales, émotives, sentimentales qu'est établie l'oeuvre qui rend le mieux compte de la communauté turque urbaine de son époque : une famille élargie où les déshérités occupent la première place, et où les minoritaires - pour la dernière fois dans l'Histoire - s'inscrivent au coeur de la narration. Comme dans les nouvelles américaines où les laissés pour compte, les vagabonds réinventent le paysage littéraire, les nouvelles de Sait Faik indiquent la présence d'une autre forme d'individu, par opposition au personnage de "petit homme" des villes : l'humble, l'obscur - on notera en français, comme en turc, la connotation ancienne et religieuse des termes - qui gagnera en grandeur par l'évocation littéraire.
Dès 1944, l'un de ceux qui allait devenir un des critiques les plus féconds de la nouvelle littérature, Vedat Günyol, repère chez Sait Faik la capacité à éviter les "types" figés et à élaborer une prose reposant sur des états d'esprits, des sentiments, des impressions sur lesquels viennent se greffer des personnages. Mais ce sont particulièrement les textes de la fin des années 1940 (et ceux qui se succèdent jusqu'en 1954), qui ont établi pour de bon sa thématique : "Lüzumsuz Adam" ("L'homme inutile"), la nouvelle donnant le titre au recueil de 1948, reprend les thèmes de l'homme seul, traversé d'éclairs mysanthropes, comme de furieuses générosités, et crée un type humain nouveau : en marge de la société qui s'agite et travaille, il constitue une sorte de réserve de bon sens, de révolte et d'amour fraternel tels que les braves gens n'en possèdent plus. Dans le dernier recueil publié de son vivant, Alemdaga'da Var Bir Yilan, Il est un serpent à Alemdag, s'affirme sans restriction le tremblement métaphysique de la manière Sait Faik : "L'homme créé par la solitude", "Sommeil troublé", "Il est un serpent à Alemdag" offrent à la lecture un plaisir nouveau : contempler les affres de la douleur d'un narrateur inquiet, plus qu'inquiet, affolé, aux prises avec son être dans l'absence que procure la foule. Et puis, un second aspect vient enrichir la texture des nouvelles : l'évocation d'une sexualité inquiète, imprécise, flottante et pourtant très intense... Etre seul est un art, souffrir un devoir.                                           La révolte, la colère, le doute, pour finir le malaise et l'inquiétude ont commencé à s'emparer des individus littéraires, les "personae". Timour MUHIDINE


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