11/14/2014

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Human Rights : universal values called into question "death/life" - "human/inhuman" - "human/non-human"

Even if all cultures value human life, international instruments don't acknowledge it as an absolute value, permitting explicitly various exceptions, like death penalty and war, self-defense, leaving some issues open like abortion or euthanasia, referred to the national or international jurisprudence. Whether it is about attributing the power to dispose of life, or to pinpoint the time of birth and death, answers are enshrined in a cultural diversity sour of disagreement. Hannah Arendt emphasized the difference between human life bounded by a beginning and an end (bios) and the cyclical movement that nature (zôé) imposes on all living things, disregarding death, birth as we understand those words. Therefore, stating that "birth and death of human beings are not simply natural events", she underlined their cultural origin. And this why so many cultural and often religious disagreements on issues linked to the respect for right to life are implemented in concepts deeply rooted in the history of each people. It is hardly surprising that Regional Courts for Human Rights remain particularly cautious in their interpretations of situating the beginning of the right to life - abortion intentional or not - or when defining the right to chose one's own death - suicide or euthanasia. From the couple of keywords "life/death" on to the couple "human/inhuman", the development of the representation of values with an universal vocation is belated and beyond any doubt unfinished. Whether there is no desire to reflect dehumanization of human beings nor their manufacturing, the denial of inhuman sets into motion a double process of a transformation of values : the extension of human rights to dignity, and the introduction of the rights of human kind, an even more radically change what may turn out to new conflicts of men vs humanity. It is to defend the respect for human dignity that Article 5 of the UDHR poses the principle that "no one shall be subjected to torture or to cruel, inhuman or degrading treatment or punishment", sometimes opposed to death penalty. But death penalty does not rule out the debate on other legal penalties, like corporal punishment and more widely prison practices. Events now unfold as if the issue on inhuman was switching following the more inventive practices. This is thus why the extension of Human Rights to dignity  is not sufficient : facing new scientific developments that could lead to the inhuman through an alternative, by manufacturing the human being, legal responses suggest another process of profound change of values : the appearance of the rights of humanity. Where can the 'inhuman' be situated ? By moving away from Article 1  any reference to God and to nature, the UDHR writers complicated the task ; they require a development of knowledge of our vision of humanity as a value to protect, if needed, against the States practices, but also against individuals desires to select their descendants (eugenics) or even to manufacture them on their image (cloning). From man to humanity, it is not only an extension but a transformation, because it is not any more the domain of the Human Rights philosophy - to protect the individual against arbitrary practices of political power, but the domain of Humanity philosophy - to recognize the belonging of all to the same community, inter-human not only based on state co-operation, and to protect this community if necessary against the autonomy claimed by the 'individual'. Therefore two radically different value systems would emerge : if freedom is the essence of human rights, dignity is the essence of the rights of humanity.                  
One obscure issue remains when dealing with the claims of universality of Human Rights, is to know where to situate the human being in relation to the non-human under which animal and nature come into consideration. In the legal field, international law considers the irreducible human attribute as universal (Article 1 of UDHR states the equal dignity of all human beings). However, events now unfold as if the law was in the front line to undermine naturalism certainties. Under the combined effect of new scientific development and technical innovation, resistance from environmental activists becomes more radical. The certainties of legal concepts based on humanism are undermined by an evolution suggesting new transformation on the humanist model of justice in the domain of human rights and rights for humanity. 

 Si toutes les cultures valorisent la vie humaine, les instruments internationaux n’en font pas une valeur absolue, admettant explicitement diverses exceptions, de la peine de mort à la guerre, en passant par la légitime défense, et laissant ouvertes des questions comme l’avortement ou l’euthanasie, renvoyées à la jurisprudence nationale et internationale. Qu’il s’agisse d’attribuer le pouvoir de disposer de la vie, ou encore de situer le moment de la naissance et de la mort, les réponses s’inscrivent en effet dans une diversité culturelle devenue source de désaccords. Hannah Arendt évoquait la différence entre la vie humaine bornée par un commencement et une fin (bios) et le mouvement cyclique que la nature (zôè) impose à tout ce qui vit,  ne connaissant ni mort ni naissance au sens où nous entendons ces mots . C’est pourquoi, constatant que « la naissance et la mort des êtres humains ne sont pas de simples évènements naturels », elle avait clairement souligné leur origine culturelle. D’où les nombreux désaccords, culturels et souvent religieux, car les questions liées au respect du droit à la vie s’inscrivent dans des conceptions fortement enracinées dans l’histoire de chaque peuple. Il n’est donc pas surprenant que les cours régionales des droits de l’homme soient restées particulièrement circonspectes dans leurs interprétations, qu’il s’agisse de situer le commencement du droit à la vie — avortement volontaire ou involontaire, sur soi-même ou sur autrui — ou de définir ses conséquences quant au droit de choisir sa propre mort — du suicide à l’euthanasie. Du couple « vie/mort » au couple « humain / inhumain », l’évolution dans la représentation des valeurs à vocation universelle est tardive et sans doute inachevée. Qu’il traduise le refus de la déshumanisation d’êtres humains ou celui de leur fabrication, le refus de l’inhumain déclenche un double processus de transformation des valeurs : l’extension des droits de l’homme à la dignité, et l’apparition de droits de l’humanité, mutation plus radicale qui pourrait annoncer de nouveaux conflits, ceux de l’homme dressé contre l’humanité. C’est au nom de la dignité que l’article 5 de la DUDH pose le principe que « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », parfois opposé à la peine de mort. Mais la peine de mort n’épuise pas le débat sur les autres peines, notamment les châtiments corporels, ou plus largement les pratiques carcérales. Tout se passe comme si la question de l’inhumain se déplaçait à mesure que les pratiques se font plus inventives. C’est d’ailleurs pourquoi l’extension des droits de l’homme à la dignité ne suffit pas : confrontés aux découvertes scientifiques qui pourraient conduire à l’inhumain par une autre voie, en fabricant l’être humain, les réponses juridiques laissent deviner un autre processus de transformation des valeurs : l’apparition de droits de l’humanité. Où situer désormais l’inhumain ? En écartant de l’art. 1er toute référence à Dieu comme à la nature, les rédacteurs de la DUDH n’ont pas facilité la tâche ; ils obligent à approfondir notre vision de l’humanité comme valeur à protéger au besoin contre les pratiques des États, mais aussi contre les désirs des individus de sélectionner leurs descendants (eugénisme), ou même de les fabriquer à leur image (par clonage). De l’homme à l’humanité, il n’y aurait pas seulement extension mais aussi mutation car on quitterait la philosophie des droits de l’homme — défendre l’individu contre le risque de pratiques arbitraires du pouvoir — pour une philosophie de l’humanité — reconnaître l’appartenance de tous à une même communauté, interhumaine et pas seulement interétatique, et protéger celle-ci, au besoin contre l’autonomie revendiquée par les individus.  Il y aurait là deux systèmes de valeurs radicalement différents : si  la liberté est l’essence des droits de l’homme, la dignité est l’essence des droits de l’humanité.
L’une des questions les plus obscures que posent les droits « de l’homme », dans leur prétention à l’universel, est de savoir où situer l’humain par rapport au non humain, qu’il renvoie à l’animal ou à la nature. Dans le champ juridique, ce modèle semble avoir inspiré le droit international, conduisant à déclarer universel l’irréductible humain (art. 1 DUDH proclamant l’égale dignité de tous les êtres humains). Pourtant tout se passe comme si le droit était à présent en première ligne pour remettre en cause les certitudes du naturalisme. Sous l’effet conjugué des découvertes scientifiques et des innovations technologiques, la résistance des courants écologiques se radicalise. Les certitudes qui nourrissaient cet humanisme juridique de séparation sont en effet ébranlées par une évolution qui suggère un renouvellement de l’humanisme juridique.

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