10/22/2014

Özbekistan, Samarkand 1 - mahalle komşuluk ilişkileri mahalla hashar - İki taraflı karşılıklı yardımı sistemi - kararname tarafından dayatılan ulusal hashar :subbotnik olarak, Sovyet döneminden ücretsiz iş

Vyjdem vse, kak odin! “Let us go together, as one!” A national hashar in a neighborhood of Samarkand, Uzbekistan                                                                    The study of a national hashar organized at a mahalla level shows how this practice of collective labour allows participants to strengthen their communal identity by showing the (relative) social cohesion of their neighborhood, as well as to simultaneously redefine their individual places within this same community. Thehashar appears to be at the intersection of two social logics of identity construction: one of group reproduction and the other of individual differentiation.                                                                                               On march 7 2007, an inscription band on a black background ran the front page headline of the Russian-speaking newspaper Samarkandskij Vestnik  "Samarkand Messenger" : "on march 10 and 11, a national charitable hashar will take place. Let's go there together as one ! ". The word hashar, developed on the Arabic root word  hšr gathering, clustering, grouping, stands for, in Uzbek and Tajik, a collective work practice characterized by a massive volunteer labor force mobilization. At the domestic level hashar assist a domestic unity to include each participant in a bilateral mutual assistance system; on the mahalla neighborhoods level, they include those unities and can have similarities to community cooperation practices; on national level, they involve a form of involuntary working for the State's profit. National hashar are the equivalent of Soviet subbotnik. However, currently, when Uzbek-speaking, Tajik-speaking and Russian-speaking media of Samarkand, city in a situation of trilingualism, broadcast the ordinance of the Cabinet of the Ministers of the Republic about the national hashar organization, they use the word hashar and seldom subbotnik. Since the independence of the country in 1991, the Uzbek State imposes by decree a national hashar each year on the eve of Navroz, the Zoroastrian New Year, celebrated on march 21st during spring equinox. The state confers the local management of it to public administrations and institutions through regional or local ministries and hokimiyat prefectures. All citizens, men, women, children, are invited to participate in the nation-wide effort of charitable work among various collectives (professional, institutional, territorial). How does the participation to a national hashar reinforce the sense of community? The sutdy of the connection between Soviet subbotnik and national Uzbek hashar  allows understanding of individuals perception of the event. The description of the mahalla allows finding the characteristics and stresses the hashar importance in local life. In Uzbek-speaking and Tajik-speaking space, the hashar is a collective work practice organized to irrigation, construction of works in the fields. Such hashar remain within countryside communities. Until 1970, they were widespread in cities as Samarkand. Before the use of iron sheets to cover the roofs of houses, which were mud roofs, those needed to be regularly impermeable consequently neighbors each year provided reciprocal assistance to maintain a light coat of protection with a layer of clay. Similarly, before the advent of running water, they gathered to maintain the network of irrigation channels. These working times ended with a festive meal. Several dozen persons mobilization, parents and neighbors, men and women, of all ages, for wedding ceremonies preparations, for example, are often described as hashar. People associate any act of voluntary and friendly cooperation for the benefit of their members with counterpart as hashar. Hashar practice maintained among mahalla for their benefit.  After the independence, many neighborhood mosques have been built through this practice, out of initiative and expenses of the local residents. The word hashar then refers to a type of voluntary community cooperation which benefits the mahalla. Nonetheless, when the State imposes a national hashar by decree, people rather say a subbotnik that reminds them of Soviet times. Initiated by Lenin during the civil war, subbotnik were widespread throughout Soviet Union. The population was mobilized with a view to participate in unpaid work days in the broad national interest f the country. National hashar form part of the sequence of those last.
Photo Alex Ulko
 http://asiecentrale.revues.org/1459  Vyjdem vse, kak odin! “Allons-y tous comme un seul homme !” Etude d’un hashar national dans un quartier de Samarkand, Ouzbékistan
L’étude d’un hashar national organisé à l’échelle d’une mahalla montre comment cette pratique de travail collectif permet aux participants de renforcer leur identité communautaire en mettant en scène la (relative) cohésion sociale de leur communauté de voisinage tout en redéfinissant leur place individuelle au sein de cette même communauté. Le hashar s’avère alors être à la croisée de deux logiques sociales de construction identitaire : l’une de reproduction du groupe et l’autre de différenciation individuelle.                                       Le 7 mars 2007, un bandeau sur fond noir titre en première page du journal russophone Samarkandskij Vestnik “Le messager de Samarcande” : « Les 10 et 11 mars, hashar national de bienfaisance. Allons-y tous comme un seul homme ! ». Le terme hashar, construit sur la racine arabe hšr “rassemblement, regroupement, foule”, désigne, en ouzbek et en tadjik, une pratique de travail collectif caractérisée par une mobilisation importante et bénévole de main-d’œuvre. À l’échelle domestique, les hashar bénéficient à une unité domestique et l’inscrivent dans un système d’entraide bilatérale avec chacun des participants ; à l’échelle des mahalla “quartiers”, ils bénéficient à ces dernières et s’apparentent à une pratique de coopération communautaire ; à l’échelle nationale, ils représentent une forme de travail imposé au bénéfice de l’État. Les hashar  nationaux sont l’équivalent des subbotnik soviétiques. Néanmoins, à l’heure actuelle, lorsque les médias ouzbèkophones, tadjikophones et russophones de Samarcande, ville en situation de trilinguisme, relaient l’ordonnance du cabinet des ministres de la république d’Ouzbékistan sur l’organisation d’un hashar national, ils utilisent le terme hashar et rarement celui de subbotnik. Depuis l’indépendance du pays en 1991, l’État ouzbek décrète chaque année une à deux journées de hashar national à la veille des festivités officielles de Navro’z, le Nouvel An d’origine zoroastrienne, célébré le 21 mars, lors de l’équinoxe de printemps. Il en délègue l’organisation au niveau local à toutes les administrations et institutions publiques, par le biais des ministères et des hokimiyat “préfectures” régionaux et municipaux. Tous les citoyens, hommes, femmes et enfants, sont invités à participer à l’effort national de bienfaisance au sein de collectifs divers (professionnels, institutionnels ou territoriaux). Comment la participation à un hashar national à l’échelle d’une mahalla renforce-t-elle l’appartenance communautaire ? L’étude du lien entre les subbotnik soviétiques et les hashar nationaux ouzbeks permet de comprendre comment les individus perçoivent cette pratique. La description de la mahalla permettra d’en dégager les spécificités et d’en mettre à jour l’importance dans la vie locale.  Dans l’espace ouzbèkophone et tadjikophone, le hashar est une pratique de travail collectif organisé pour des travaux d’irrigation, de construction ou des champs. De tels hashar perdurent dans les campagnes. Ils étaient encore répandus en ville, notamment à Samarcande, jusque dans les années 1970.  Dans l’espace ouzbèkophone et tadjikophone, le hashar est une pratique de travail collectif organisé pour des travaux d’irrigation, de construction ou des champs. De tels hashar perdurent dans les campagnes. Ils étaient encore répandus en ville, notamment à Samarcande, jusque dans les années 1970. Avant l’utilisation de la tôle pour couvrir les toits des maisons, ces derniers, qui étaient en terre, devaient être régulièrement imperméabilisés et les voisins s’entraidaient chaque année pour les enduire avec une nouvelle couche d’argile. De même, avant l’arrivée de l’eau courante, ils participaient ensemble à l’entretien des canaux d’irrigation, dont ils utilisaient l’eau pour leur consommation. Ces temps de travail collectif se terminaient par des repas festifs. La mobilisation de plusieurs dizaines de personnes, parents et voisins, hommes et femmes, tous âges confondus, lors de la préparation des mariages, par exemple, est souvent décrite « comme un hashar ». Les individus associent tout acte de coopération spontanée et conviviale, à l’échelle domestique, au profit d’un des leurs et à charge de revanche, à des hashar. La pratique des hashar s’est maintenue en ville au sein des mahalla et au profit de ces dernières. Après l’indépendance, de nombreuses mosquées de quartier ont été construites de cette manière, à l’initiative et aux frais des habitants. Le terme hashar désigne alors un type de coopération communautaire, volontaire, au bénéfice de la mahalla. En revanche, lorsque l’État décrète l’organisation d’un hashar national, les individus parlent plutôt de subbotnik, terme qui leur rappelle l’époque soviétique. Initiés par Lénine pendant la guerre civile, les subbotnik étaient répandus dans toute l’Union soviétique. La population était mobilisée pour participer à des journées de travail gratuit, dans l’intérêt général du pays. Les hashar nationaux s’inscrivent dans la continuité de ces derniers.

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