10/31/2014

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Spatial Justice in crisis 2 - If socio-spatial theory has amply elaborated “spaces of neo-liberalism,” it has not attended to the “spaces of neoconservativism” to nearly the same degree, nor has it attended to the ways in which the two are contingently if also powerfully mutually re-enforcing. Socio-spatial theorists have not described the spatial registers upon which neoconservativism relies, but tend instead to see neoconservativism as an ideology that floats above, or lurks within, neoliberal spatial transformations. Yet, if we accept with Brown that neo-conservativism is a distinct mode of political rationality—one that chaffs against neoliberalism in certain key respects—so too must neo-conservativism produce a landscape, so too must it work through (and produce) distinct spatial forms, that only contingently bolster the social force of neoliberalism—and potentially disrupt it. Thus, I turn now to ask: what are the spatial practices that are critical to neoconservativism’s constructivist project? What are the key spatial registers through which neoconservativism works to create a landscape in its own image, through which it works to construct that which it claims already exists? And how does this landscape work with that of neo-liberalism to produce what Brown terms a “new political form,” one that cultivates a de-democratized citizenry—the “abject, unemancipatory, and anti-egalitarian subjective orientation amongst a significant swathe of the American populace”? As outlined earlier, neo-conservativism is a mode of authoritarian nationalism in which home and homeland are mutually constituted as under siege, and in which the defense of a fiercely normative understanding of the family is yoked to and becomes a modality of the defense of the imperial mission of United States—and vice versa. The spatial registers critical to the construction of neo-conservativism as a political rationality are thus those that help to produce as axiomatic the juridical, spatial, and psychic relay between (patriarchal) “home” and (imperial) “homeland.” This logic can be seen in an extreme form in the anti-immigration activism of the “Minuteman Civil Defense Corps,” which describes itself as a “national citizen neighborhood watch, securing the American border.” The organization promotes itself as the “nation’s largest neighborhood watch group,” explicitly linking residential-scale crime prevention initiatives designed to reduce home breakins to the work to secure the geographic borders of the nation. The Minuteman and other border defense organizations seek to incite the state to enact a more virulent defense of borders—to build the border wall, faster, taller, higher ; a “fullon Israeli-style Security Fence.” These border enforcement activist groups also organize to defend a broad range of other locations which they define as a series of internal borders under siege—from day-laborer pick-up stations to residential zoning laws to taxes policy—which are depicted as the front-lines in the war with those who would “destroy sovereign America.” The call to defend the nation’s borders, which depicts a homeland broadly under siege, has become a powerful mobilizing ideology of the “new” new right which has consolidated and reorganized after 9-11. In addition, at least since Mike Davis’ City of Quartz, critics have described the emergence of “Fortress America”—an increasing proliferation of walls, gates, and home-security devices along with new forms of social organization in single-family neighborhoods, and new forms of private government, such as common interest developments (CIDs) and residential homeowner associations (RHAs). These otherwise varied landscapes cohere around the effort to secure the home against external forces of instability and insecurity. The alarm-rigged house, the gated community, the securitized urban street, the bordered nation: these are spatial forms that have arisen in the context of the broad neoliberalization of the U.S., but they cannot be said to cultivate precisely an entrepreneurial subject. Engin Isin has recently identified the home/homeland nexus as a key domain in the production of a subject whose conduct is governed not through its responsibilization—not by appealing to the subject’s capacity to manage its own well being through the prudent application of market-rationality, but through its “neuroticization,” by appealing to the subject’s capacity to manage its “fears, anxieties, and insecurities.” Isin terms this subject the “neurotic subject” and suggests that it emerges alongside the neoliberal subject, indeed is mutually determining of it. Isin sketches the contours of a neurotic subject, and identifies the home-homeland relay as a particularly symptomatic domain for the cultivation of the “neurotic citizen.” Lisa Brawley

La justice spatiale en crise 2 - Si l’analyse socio-géographique a amplement travaillé la question des « espaces du néolibéralisme », elle ne s’est pas intéressée au même degré aux « espaces du néo-conservatisme », ni à la manière dont les deux, de manière peut-être contingente, se renforcent puissamment l’un l’autre. Les spécialistes de l’espace social n’ont pas décrit les registres territoriaux sur lesquels repose le néo-conservatisme, et ont souvent tendance à envisager le néo-conservatisme comme une idéologie qui flotte au dessus ou s’immisce à l’intérieur des transformations spatiales néolibérales. Pourtant, si on reconnaît comme Brown que le néo-conservatisme obéit à une logique politique spécifique – logique qui diverge de celle du néo-libéralisme sur certains points cruciaux – il y a fort à parier que le néo-conservatisme lui aussi produit un paysage et génère des formes spatiales spécifiques qui peuvent consolider la puissance sociale du néolibéralisme et qui peuvent aussi éventuellement la contrecarrer. Je me tourne donc maintenant vers la question suivante : quelles sont les pratiques spatiales qui sont cruciales pour le projet constructiviste du néo-conservatisme ? Quels sont les registres spatiaux fondamentaux à travers lesquels le néo-conservatisme œuvre à la création d’un paysage à son image, à travers lesquels il travaille à la construction de ce qu’il présente comme déjà existant ? Et comment ce paysage œuvre-t-il, avec celui du néolibéralisme, à la production de ce que Brown appelle une « nouvelle forme politique », qui forge une collectivité dé-démocratisée et favorise dans une couche importante de la population américaine une méprisable orientation contre les idées d’émancipation et d’égalité? Comme nous l’avons souligné plus haut, le néo-conservatisme est une forme de nationalisme autoritaire qui se représente le territoire domestique et le territoire national comme assiégés, où la défense acharnée de la norme familiale est liée à celle de la mission impériale des États-Unis. Elle en devient une des modalités – et vice versa. Les registres spatiaux essentiels à la construction du néo-conservatisme en tant que logique politique sont donc ceux qui aident à construire comme axiomatique le lien juridique, spatial, et psychique entre « espace domestique » (patriarcal) et « territoire national » (impérial). Cette logique trouve sa manifestation radicale dans l’activisme anti-immigration des « Minuteman Civil Defense Corps », qui s’autoproclament « comités locaux de citoyens pour la surveillance et la sécurité de la frontière américaine ». L’organisation se décrit comme « le réseau de surveillance de quartier le plus vaste de la nation », établissant ainsi un lien explicite entre d’une part les associations de lutte contre la criminalité à l’échelle du quartier résidentiel, dont la fonction est de lutter contre les cambriolages, et, d’autre part, la protection des frontières géographiques du territoire national. Les « Minutemen » et d’autres organisations de défense incitent donc l’État à renforcer la sécurité des frontières, à construire plus rapidement un mur frontalier toujours plus grand et toujours plus haut, pour en faire une « véritable barrière de sécurité à l’israélienne». Ces groupes d’activistes de la sécurité frontalière militent aussi pour la défense d’une multitude de lieux qu’ils voient comme autant de frontières internes, elles aussi assiégées, depuis les stations de ramassage des travailleurs journaliers aux mesures fiscales organisant le zonage résidentiel : ces lieux sont présentés comme les lignes de front d’une guerre menée contre ceux qui veulent « détruire l’Amérique souveraine ». L’appel à la défense des frontières nationales, qui présente le territoire national comme assiégé de toutes parts, s’est transformé en une puissante idéologie capable de mobiliser la « nouvelle » nouvelle droite, consolidée et réorganisée dans la foulée du 11 septembre. Par ailleurs, comme bon nombre de critiques l’ont souligné, à commencer par Mike Davis dans City of Quartz, l’émergence de la « forteresse Amérique » s’est accompagnée d’une prolifération tous azimuts de murs, de barrières, et d’autres dispositifs de protection de la maison. Sont nées aussi de nouvelles formes d’organisation sociale dans les lotissements de maisons individuelles et de nouvelles formes de gouvernement privé, comme les villes privées (common interest dévélopments ou CID) et les associations de résidents propriétaires (Residential Homeowner Associations). Un seul objectif les rassemble : protéger la maison contre des menaces externes d’instabilité et d’insécurité. La maison sous alarme, la communauté fermée, la rue sécurisée, la nation emmurée : telles sont les formes spatiales qui sont apparues dans le contexte du néolibéralisme généralisé des États-Unis. On ne saurait dire qu’elles forgent nécessairement un sujet entrepreneur. Engin Isin a récemment fait valoir le rôle clé de l’articulation espace domestique/territoire national (home/homeland) dans la construction d’un sujet dont la conduite est déterminée non pas par sa responsabilisation – non pas en faisant appel à sa capacité à gérer son propre bien être par l’application prudente d’une logique de marché – mais par sa « névrotisation » – en faisant appel à sa capacité à gérer ses « peurs, anxiétés et sentiments d’insécurité». Isin appelle ce sujet, qui se serait développé parallèlement au sujet néolibéral, et même de manière mutuellement déterminante par rapport à lui, le « sujet névrosé ». Il en esquisse les contours et fait de la combinaison espace domestique territoire national un thème particulièrement révélateur du développement du « citoyen névrosé ». Lisa Brawley

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