8/21/2014

Tasavvuf ve Türk Suç Roman >> Tanzimat - 1928-1950 : milliyetçilik - 1980's : Rumi tüm insanların eşitliği şairi olarak (meselâ Ahmet Ümit, Bab-ı Esrar )


While crime fiction has become increasingly popular in Turkey since the 1980s, its history goes back to the nineteenth century. As stated by David Mason, who investigates early Turkish crime fiction in his PhD thesis, ‘propaganda was at the heart of the development of the genre and its subsequent popularity ensured that it would continue to be an effective vehicle for propaganda for generations to come’. In his analyses of five Turkish crime fiction series written between 1928 and 1950, Mason argues that the genre was intended to spread Turkish nationalism and that the novels included several ‘messages of character traits Turks should embody [which] adhered closely to Kemalist concepts of Turkism’. Aside from the embedded national ideology, it is also possible to recognize traces of the Islamic epistemology of Tanzimat literature in early Turkish crime novels. This is not to imply that Islam was the primary subject or motif in this novel the way Sufism is inBab-ı Esrar, but only to illustrate that Islamic philosophies were embedded in Turkish crime novels from the very beginning when the form was just beginning to develop. With regard to Sufism, Tanzimat authors such as Ahmet Mithat, Namık Kemal and Şemseddin Sami had a different method of narration.  While their texts demonstrate an Islamic epistemology, these authors had an uneasy engagement with the mystical subtext of classical literature.                              Aside from being a prominent example of the contemporary Turkish crime novel, Bab-ı Esrar is one of the most notable examples of how Sufism is represented in a popular text – together with Elif Şafak’s Aşk (Forty Rules of Love), it is by no means one of a few. There has recently been growing interest in Sufism in Turkey, in both fictional and non-fictional works that deal with Sufi thought across a range of sub-genres including histories and the biographies of Sufi masters and their teachings.  Among the secular popular literary texts in which Sufism appears, Bab-ı Esrar is particularly interesting for a number of reasons. Most importantly, it projects the changing features of Turkish literature. The literary and cultural worlds in Turkey are otherwise still very polarized. Thus while Sufism and other mystical themes have been explored in the hidayet romanları since the 1980’s, these bestsellers are not even mentioned in liberal literary publications. One can argue that it is only after the recent publications such as Bab-ı Esrar and Aşk that Sufism became a familiar literary motif to a readership that certainly extends beyond Islamic-conservative circles. With these topics in mind, one can go beyond the relationship between Sufism and the novel to explore how these features are linked with cultural memory.                                         What is unique about Sufism’s place in crime fiction is how it communicates the ideology of the novel and is linked with identity politics and memory. The way Shams is depicted in Bab-ı Esrar becomes a matter of propaganda, but unlike in the earlier crime novels of 1928-1956, Turkish nationalism is not the issue. On the contrary, as in most of Ümit’s fiction, it is actually possible to see a resistance against nationalism.   In Bab-ı Esrar  Rumi is depicted as the poet of love underlining the equality of all human beings rather than differences of ethnicity, nation or gender. Rumi’s portrayal as ‘a universal polymath who foreshadows both Turkish nationalism and the secular values of post-Enlightenment modernity’  is not unique in contemporary cultural productions, i.e. in the Turkish film Tolerance (1995), but what is new is the underlying importance of Shams in Rumi’s life and the emphasis on their relationship. Major elements of Sufi concepts appear throughout the story, most notably as the idea of the guidance of the soul and its rejoining with God, which parallel the movement between past and future, and dreams and reality, while on her spiritual journey. Thus while Ümit connects this journey through time and space with the mystery and suspense of the plot, he implicitly uses the language of Sufi mysticism. The spiritual and philosophical concepts that arise in Bab-ı Esrar are some of the basic teachings of Sufism.  One could postulate that the esoteric contents and themes of Sufism in Turkish popular culture work to fill a gap in the Turkish reader’s own search for identity. Novels like Bab-ı Esrar may be seen as presenting a potential alternative social narrative to their intended readers. This is the reason for their classification as revisionist novels: not only do they reconstruct our memory of the past, but also influence our understanding of the present. Summary and translation on an article from Zeynep Tüfekçioğlu 

http://ejts.revues.org/4532#tocto1n2

Soufisme et romans policiers turcs : Le Mystère de Shams-i Tabrizi dans le roman de Ahmet Ümit, Bab-ı Esrar 
Depuis les années 1980, le roman policier turc a gagné en popularité mais c'est bien au 19ème siècle que débute son histoire. comme l'a souligné David Mason, qui a conduit des recherches sur le roman policier Turc dans le cadre de sa thèse : 'la propagande était à l'origine du développement de ce genre littéraire dont la popularité assurait la continuité de ce vecteur de prosélytisme pour les générations futures.'. Dans son analyse de 5 romans policiers écrits entre 1928 et 1950, Mason affirme que ce genre littéraire avait pour objectif de diffuser les thèses nationalistes turques et que dans les romans on trouvait des messages indiquant des traits de caractère que les Turcs devaient incarner rigoureusement conformes aux concepts Kémalistes de la turcité. Aux côtés de cette idéologie nationale on trouve des impressions de philosophie islamique issue de la littérature Tanzimat dans les premiers romans policiers turcs. Ceci ne signifie pas que l'Islam était le motif ou le sujet unique de ce roman comme l'est le Soufisme dans Bab-ı Esrar mais montre que les philosophies islamiques existaient depuis l'apparition de ce genre littéraire. En ce qui concerne le soufisme, les auteurs Tanzimat, tels Ahmet Mithat, Namık Kemal et Şemseddin Sami possédaient une méthode de narration bien différente. Ainsi, les textes attestaient l'influence des thèses islamiques et leurs auteurs assumaient difficilement les valeurs des textes mystiques de la littérature classique.                                                                                En plus d'être un roman capital pour le roman policier turc contemporain, Bab-ı Esrar  est l'un des exemples le plus emblématique de la représentation du Soufisme dans les textes populaires - avec le roman d' Elif Şafak  Aşk , parmi beaucoup d'autres. Récemment on voit un intérêt croissant pour le Soufisme en Turquie dans les romans et les essais scientifiques qui traitent de la pensée soufie dans une série de genre littéraires variés, textes historiques, biographies des maîtres soufis ainsi que leur enseignement. Parmi les textes séculaires écrits sur le Soufisme, Bab-ı Esrar est particulièrement intéressant sur bien des points. Tout d'abord ce roman reflète l'image des nouvelles tendances le la littérature turque. Car les mondes littéraires et culturels en Turquie sont très polarisés. Ainsi alors que le Soufisme et autres thèmes mystiques sont présents dans les hidayet romanları  depuis les années '80, ces romans à succès sont occultés par le monde littéraire. On peut affirmer que c'est seulement après les récentes publications de Bab-ı Esrar et Aşk  que le Soufisme est devenu un cadre littéraire populaire pour une lecture transmise au-delà des cercles islamiques conservateurs. En gardant ces thèmes à l'esprit, on peut voir au-delà de la relation entre le roman fiction et le Soufisme comment ces aspects sont liés à la mémoire culturelle.           Le caractère unique de la place du Soufisme dans le roman fiction est sa manière de transmettre l'idéologie du roman et sa relation aux idées politiques et à la mémoire. La façon dont est décrit Shams dans Bab-ı Esrar  s'apparente à de la propagande, mais contrairement aux anciens romans policiers des années 1928-1956 le nationalisme turc n'entre pas en compte. Au contraire, dans tout le roman de Ümit on entrevoit une opposition au nationalisme. Dans Bab-ı Esrar  Rumi est décrit comme le poète de l'amour qui scande l'égalité entre les êtres humains plutôt que les différences ethniques, de nation, de genre. Ce portrait de Rumi 'en tant que savant universel précurseur du nationalisme turc et des valeurs séculaires de la modernité qui succédait aux siècles des Lumières' n'est pas unique et se retrouve dans d'autres productions culturelles contemporaines, par exemple le film 'Tolérance' (1995), l'originalité se trouve dans l'importance donnée à la présence de Shams dans la vie de Rumi et l'accent mis sur leur relation. Les éléments principaux des concepts soufis apparaissent tout au long de l'histoire, plus particulièrement l'idée d'accompagnement de l'âme dans son voyage vers Dieu, qui rappelle la mobilité entre le passé et le future, le rêve et la réalité au cours de ce périple spirituel. Aussi Ümit associe ce périple dans l'espace et le temps au mystère et au suspense du complot tout en utilisant le langage mystique Soufi. Les conseils spirituels et philosophiques du roman Bab-ı Esrar  viennent tout droit de l'enseignement Soufi. On peut affirmer que la signification et les thèmes ésotériques du Soufisme dans la culture populaire turque servent à combler une recherche identitaire du lecteur turc. Les romans tels Bab-ı Esrar peuvent être considérés comme une alternative potentielle de narration de la vie, de l'histoire sociale pour les besoins de leurs lecteurs. C'est ainsi qu'on les désigne comme romans progressistes : ils reconstruisent la mémoire du passé tout en influençant la compréhension du présent. Résumé et traduction de l'article de Zeynep Tüfekçioğlu.
Tanzimat:1839, the Ottoman sultan Abdul-Mejid I initiates the Tanzimat (reform) of the Empire

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire