6/10/2014

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The construction of death in Western Law - In  Western law, there are two ways of dying or 'being dead'. On the first hand it is an organic thing, an outside the law fact that civil code rules merely observe - and not define nor establish. On the other hand, early diagnosis of death is not a fact that can be observed by empirical methods but an institutional construction through which the 'subjects of rights' status to human beings is disregarded. And in order to do so, the law grants the power to define some individuals as being brain dead to medical practitioners. After the completion of that process early diagnosis carry out a class of individuals alive, declared dead that constitute a main organ transplantation resource. In addition the corpse body is legally registered within time pattern: the law predicts its gradual and inevitable deterioration. The dead must be buried not later than six days after the death. In order to prevent premature burials, one cannot bury the corpse before 24 hours after the death. The legal status of the juridical person during this legal time is not precisely established. Persons declared dead are considered as such only under the condition of not giving any sign of life during that legal time. As can be imagined in view of this, the expiry of legal deadline confirms a presumption of a state of death. When regarding the issue of organ transplantation clinical autopsy is of particular relevance since it is then carried out on viable tissues not yet subjected to necrosis. The 24 hours deadline for burial is in this sense an obstacle that a new law of death is going to eliminate. From 1947, the recording of death in the Law has been subjected to a transformation: establishing brain death is a medical judgment with innovative legal consequences. A decree imposes compulsory exploratory methods in order to establish ' the irreversible nature of encephalic destruction'. Tests can lead to confusion between brain injury and irreversible destruction of central nervous system. Some people, according to the tests are considered dead but keep nevertheless brain functions in the cortex but as well as in the neocortex. Thus some react to surgical incisions, during organ removal, by increase of heart beat and blood pressure. The adequacy between the neurological criterion and the definition of death infers that the brain is responsible for a creative activity including the body. The criterion of death based on brain arrest no longer has justification in terms of prognosis of cessation of cardiac functions. At this stage, how is it possible to make the difference between a person in a passive vegetal life state that we consider as alive and a brain dead person ? Then assimilation of brain death to human death is a legal mechanism of pure misrepresentation of facts. Through declaration of death, one can act with a living person as if it was a corpse. Early diagnosis of death lead to a class of individuals that are declared dead, although biologically alive during organ removal. These strange creatures are human beings who breath, with a heartbeat, however we declare them dead in order to use their body for therapeutic and scientific purposes. After the declaration of death,  such a person becomes a cluster of cells liberated from the body burden, pure elementary life threatened by necrosis, because life is only apparent. The same applies to impairments of physical integrity through organ removal after the declaration of brain death. Since this neo-dead becomes no one's body, it becomes according to  G. Agamben's words a "naked human life", without the protective devices surrounding the living as subjects of law and holders of rights. From now on the issue of sacrifice no longer arises, because the false living is legally dead.                                                                                                     Unlike these forms of exercising death power, early diagnosis ascribe to natural occurrence what it causes by a decision, it turns to past an event that must take place in the future: the brain dead person is an already dead condemned. As Foucault said, this death is not anymore a failure on the power of life but a life resource for others. The false dead is a resource, a entire graft through which other will be allowed to exercise their right for life. Since brain death exists, in the sixties, the idea of life sacredness in its classical sense has been much modified. And it is also on behalf of life, in its very qualitative sense, that associations struggle for the right to a dignified death.   


La construction de la mort en droit occidental - En droit occidental, il y a deux manières de mourir ou d’« être mort ». La première est un événement organique, un fait extérieur au droit que les règles du Code civil se limitent à constater – et non pas à définir ou à instituer. L’autre, celle des diagnostics précoces, n’est pas un événement empiriquement observable mais une construction institutionnelle par laquelle est enlevé aux êtres humains vivants le statut de sujets de droit. Pour ce faire, le droit délègue aux médecins le pouvoir de qualifier certains individus comme étant en état de mort cérébrale.  Au terme de ce processus les diagnostics précoces produisent une catégorie d’individus vivants, déclarés morts, qui constituent la principale ressource de la transplantation d’organes. Le corps du cadavre est, en outre, juridiquement inscrit dans la trame du temps : le droit prévoit sa dégradation progressive et inéluctable. Les morts doivent être enterrés au plus tard six jours après le décès. Pour prévenir les inhumations prématurées, on ne peut enterrer le cadavre avant que ne soient écoulées 24 heures après la mort ainsi constatée. Le statut juridique des sujets pendant cette période légale n’est pas précisément établi. Les personnes déclarées décédées ne sont considérées comme telles que sous condition de ne pas manifester pendant cette période des signes de vie. On imagine volontiers, dans ces conditions, que l’expiration du délai légal confirme cette présomption simple, d’un état de mort. Or  l’autopsie clinique présente d’autant plus d’intérêt qu’elle est pratiquée sur des tissus non dégradés par la nécrose. Le délai de 24 heures pour l’inhumation constitue en ce sens un obstacle que le nouveau droit de la mort ne tardera pas à éliminer. À partir de 1947 se produit une transformation de l’inscription de la mort dans le droit. Le constat de mort cérébrale est un jugement médical aux conséquences juridiques tout à fait originales. Un décret impose ainsi des méthodes exploratoires obligatoires afin de prouver l’existence du « caractère irréversible de la destruction encéphalique". Les tests peuvent mener à confondre lésions du cerveau et destruction irréversible du système nerveux central. Un certain nombre d’individus jugés morts selon les tests conservent des fonctions cérébrales, non seulement au niveau du cortex, mais aussi du néocortex. Ainsi, certains d’entre eux répondent aux incisions chirurgicales, au moment du prélèvement d’organes, par un accroissement des battements de cœur et de la pression sanguine. L'adéquation entre le critère neurologique et la définition de la mort suppose que le cerveau est le responsable d’une activité intégratrice de l’organisme. Le critère de la mort fondé sur l’arrêt cérébral n’a désormais plus de justifications en termes de pronostic de cessation prochaine du fonctionnement cardiaque. Comment faire à ce stade la différence entre une personne en état de vie végétative chronique que l’on considère vivante et un mort cérébral ? Dès lors l’assimilation de la mort cérébrale à la mort humaine est un procédé juridique de pur travestissement des faits. Par le constat de mort, l’on peut traiter un être vivant comme s’il était un cadavre. Les diagnostics précoces produisent ainsi une catégorie d’individus déclarés morts, quoique biologiquement vivants au moment du prélèvement d’organes. Ces étranges créatures sont des êtres humains qui respirent et dont le cœur bat mais que l’on déclare mortes afin de pouvoir utiliser leurs corps à des fins thérapeutiques voire scientifiques. Après le constat, le corps d’un tel mort devient amas de cellules libérées du carcan de l’organisme, pure vie élémentaire menacée par la nécrose, parce que sa vie n’est qu’apparente. Il en va de même avec les atteintes à l’intégrité physique de la personne, par le prélèvement de ses organes après le constat de la mort cérébrale. Puisque le corps de ce « néomort » n’est plus le corps d’une personne, il devient, pour employer la belle formule de G. Agamben, vie humaine « nue », sans les dispositifs de protection qui entourent les vivants qualifiés de sujets de droit. Désormais la question du sacrifice ne se pose plus, parce que le faux-vivant est juridiquement mort.                                                                                                     A la différence d’autres formes d’exercice du pouvoir de mort, les diagnostics précoces attribue à la réalité naturelle ce qu’il provoque par une décision, il transforme en passé un événement qui doit se dérouler dans le futur : le mort cérébral est un condamné qui est déjà mort. Cette mort, n’est plus, comme le disait Foucault, l’échec du pouvoir sur la vie, mais plutôt une ressource de vie pour autrui. Le faux-mort est ressource, greffon total, grâce à qui les autres pourront exercer leur droit de vivre. Depuis l’invention de la mort cérébrale dans les années soixante, l’idée de sacralité de la vie dans son sens classique et absolu a été profondément modifiée. C’est aussi au nom de la vie, prise dans son sens purement qualitatif, que des associations se battent depuis des années pour obtenir le droit à mourir dans la dignité. Marcela Iacub
http://enquete.revues.org/1564 

 

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