6/02/2014

Ölüm gösterimi - medyada 2 - ölüm gösterimi ve olayın yapımı arasındaki ilişki - çok sık şiddetli ve kahramanca ölüm - korkulan ve beklenen - haksız ve kabul edilmiş

Media representations of death - We are now going to review the different representations of death in the news media,  the types of deaths represented and how this is done, before looking at the semiotic and pragmatic variables that influence the ways in which death is represented by the media. We will then analyze the relationship between the representation of the death and the construction of the event. There are three modes of apprehension of death distinguished by Vladimir Jankélévitch (1994): ‘death in the first person’, ‘death in the second person’, and ‘death in the third person’. Our aim was to determine which of these modes are most often portrayed in the media. It would appear from this double volume that the news media give greater coverage to death in the third person, i.e., the death of the Other. Indeed, otherness is at the heart of media representations of death, whether this otherness is cultural, geographic, or social. Deaths portrayed in the media are thus primarily deaths that do not directly affect us ordinary mortals who read newspapers or watch television.  Representations of violent deaths on our screens serve as screens between us and ordinary death. The viewer looks at these pictures and says “I will not die like that, therefore I will not die at all”. An anthropological dimension therefore runs through all representations of death: it is a case of facing and accepting our own mortality via the death of the Other, a death that cannot affect us. Beyond these temporal perspectives of death portrayed in the media, one thing is clear: it is not only death that is represented; life, too, is portrayed in the background, and sometimes even in the foreground. This staging of life may be that of the deceased who is often shown during his or her lifetime, either in the prime of life, or during times of suffering. As Denis Guthleben puts it, television is not a mausoleum: it does not expect us to bow before a lifeless body but before a body that is full of life.                                                  Different things can come to represent death through metonymy: the person directly responsible for it, for example the armed soldier, or the object that caused it, such as the electric chair even though this is no longer used for executing prisoners on death row. In this case, we can say that the object of the metonymy has become stereotyped. Death can also be represented by the place where it occurred or will occur: the wall of the prison, the blood-stained ground, the chalk outline drawn by the police at the crime scene and that remains once the body has been removed, etc. More generally, death in the media maintains a strong link with symbolism, for example, the image of a coffin, or the bloody tulip representing the Iranian martyrs. Sometimes the meaning relationship is reversed, with the body itself coming to symbolize something. Here, it is as though the fact of showing a dead body is only possible when the body is not considered in and of itself, but rather represents a higher reality. Examples include the bodies of enemy soldiers displayed as trophies of war, the dismembered bodies of Iranian combatants symbolizing the martyrdom they endured, bodies representing sacrificed innocence. Representations of death are thus laden with strong symbolic value, the deceased coming to symbolize as much the situation responsible for their demise as the inevitability of death itself. The people killed in the war representations are linked to characteristic sensitivities. " For much more than ordinary death, death at war is unusual. Heroic and lamentable, feared and expected, unfair and accepted, it is nothing like its anticipated image before the battle."   Marie-Laure Florea and Alain Rabatel

Les représentations des medias de la mort - Nous souhaitons maintenant dresser le portrait des représentations de la mort dans les médias d’information, quelles morts sont représentées, puis comment elles le sont, avant de nous pencher sur les variables sémiotiques et pragmatiques qui influencent les modalités de représentation de la mort. Ensuite, nous analyserons le lien entre la représentation et la construction de l’événement. Il y a trois modes d’appréhension de la mort distingués par Vladimir Jankelevitch (1994) : « mort en première personne », « en deuxième personne » et « en troisième personne ». Nous avions l’ambition de déterminer quels modes d’appréhension de la mort se rencontrent le plus souvent dans les médias. Il ressort de ce double dossier que les médias d’information accordent une place massive à la mort en troisième personne, la mort de l’autre. En effet, l’altérité est au cœur des représentations médiatiques de la mort, que cette altérité soit culturelle, géographique  ou sociale. Ainsi la mort qui est représentée dans les médias est-elle avant tout celle qui ne nous atteindra pas, nous, le commun des mortels, qui lisons les journaux ou regardons la télévision. Les représentations de morts violentes sur nos écrans sont précisément des écrans à la mort ordinaire. Le spectateur regarde ces images en se disant : je ne mourrai pas comme ça, donc, je ne mourrai pas du tout. Ainsi les représentations de la mort sont-elles parcourues par une dimension anthropologique : il s’agit d’apprivoiser sa propre mort au travers de la mort de l’autre, celle qui ne peut pas nous atteindre. Au-delà de cette typologie des temporalités de la mort représentée dans les médias, un constat s’impose : ce n’est pas seulement la mort qui est représentée, c’est aussi la vie qui apparaît en trame de fond – voire au premier plan. La vie mise en scène peut être celle du disparu qui est souvent montré de son vivant, dans la fleur de l’âge ou dans les moments de souffrance. Comme le dit Denis Guthleben, « la télévision n’est pas un mausolée : elle n’invite pas à s’incliner devant un corps inerte mais devant un corps plein de vie ».                                            La mort peut tout d’abord être figurée par celui qui la donne, par exemple le militaire armé, ou bien par l’objet qui la cause, comme la chaise électrique et ce, même si la chaise électrique n’est plus employée depuis plusieurs années pour l’exécution des condamnés à mort, la métonymie s’étant stéréotypée. La mort peut aussi être signifiée par le biais du lieu où elle est survenue, voire va survenir : le mur du pénitencier, le sang qui tache le sol, le dessin du corps à terre – tracé par la police –, et qui demeure une fois le corps enlevé, etc. De façon plus générale, la mort dans les médias entretient un lien très fort avec le symbole, qu’il s’agisse du cercueil ou encore de la tulipe ensanglantée représentant les martyrs iraniens. Parfois, la relation de signification s’inverse, et c’est le corps qui symbolise quelque chose, comme si la monstration du corps mort n’était possible que lorsqu’il ne vaut pas pour lui-même, qu’il ne dénote pas mais connote une réalité supérieure, à l’instar des corps des combattants ennemis qui sont un trophée de guerre, du corps démembré des combattants iraniens symbole du martyre qu’ils ont enduré, des cadavres figurant l’innocence martyrisée. Ainsi les représentations de la mort sont-elles chargées d’une forte valeur symbolique, le mort pouvant être aussi bien ce qui est symbolisé que ce qu'il symbolise. Les représentations des tués de la guerre sont liées à des sensibilités particulières. " Car bien plus que la mort ordinaire, la mort de guerre est singulière. Héroïque et lamentable, redoutée et attendue, injuste et acceptée, elle ne ressemble en rien à son image anticipée avant la bataille » Marie-Laure Florea and Alain Rabatel

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