4/10/2014

Ronald Dworkin 2 - hukuk felsefesi - bütünlüğü gibi hukuk - ahlak ve hukuk - takdir yetkisi - yasal kurallar ve ilkeler

Ronald Dworkin 2 - From Law's Empire, Dworkin is bound to apply his law theory and he compares the principles identified by the judge in order to highlight them as actual foundation of legal systems. This direction leads him to develop his dialogue with political philosophy, and more specifically theories of justice, consolidating and extending a certain idea of human rights. His legal theory, based on the absence of separation between descriptive and prescriptive judgment, promotes moral reflection and thus political demands that claim the superiority of one right or another. In practical terms, Dworkin builds a true hierarchy of principles. Following a move towards theoretical deconstruction and reconstruction he committed to a systematization approval of human rights. This implies to balance the principles to one another which requires to make moral choices, selection procedures that are political battles. The strength of this theoretical and political stance have logically sparked reactions among Anglo-Saxon doctrine and beyond.  Like any other thought widening its latitude, Dworkin's thought meets followers and despisers : his first opponents being the positivists. This is attributable to the fact that Dworkin's theories seek to invalidate the founding hypothesis of positivism : the opportunity to radically differentiate knowledge of values and knowledge of facts. Dworkin also sets in motion a dispute among realistic scholars or from sociological inspiration, proponents of an analysis of law in terms of balance of power. To them,  Critical Legal Studies or the Judicial Interpretation theory in France, Dworkin theory leads to inevitable streamlining of the judicial phenomenon. Lastly, 'prescriptivists' doctrine also criticizes Dworkin's theory ; thus the followers of an interpretation of the Constitution oriented towards the purposes of the decision and the followers willing to trace the founding fathers intention face Dworkin theories favorable to overcome this classic divide. The first claim an evolutionary interpretation, more progressive in order to obtain more equity while the others remain more attached to stability and historical continuity of the judicial system.
Thus Dworkin's theory aims to move beyond the dichotomies that shape our legal theory. It questions the structural assumption of the theory of right and denying this last proposal is the motivation of those who attack Dworkin.  The first contradiction is  preserving the dichotomies essential to the theory of right : the distinction between facts/values, positivism and jusnaturalism. Therefore, not surprisingly Dworkin has a particular status for the academic and doctrinal community  successively known as neo-jusnaturalist and neo-juspositivist. His way of thinking matches none of the traditional field of legal theory and his aspiration to transcend all barriers and paradoxes and is at the same time Dworkin's strength and weakness. His strength is this ambition to arouse most intensive and pioneering developments of thinking which at the same time a weakness because these attempts provoke controversy, discussing and criticizing the vagueness of some concepts and the radicalism of some conclusions.
http://revdh.revues.org/424

A partir de Law’s Empire, Dworkin est amené à appliquer sa théorie du droit et à comparer les principes dégagés par les juges pour mettre en lumière ceux qui sont effectivement au fondement des systèmes juridiques. Cette voie le conduit alors à dialoguer avec la philosophie politique, et plus particulièrement avec les théories de la justice, en confortant et en prolongeant une certaine conception des droits de l’homme. Sa théorie du droit, fondée sur l’absence de séparation entre jugements descriptifs et prescriptifs, favorise le questionnement moral, et partant, les revendications politiques qui affirment la supériorité de tel ou tel droit. Concrètement, c’est une véritable hiérarchie des principes que Dworkin édifie. Il s’est engagé, après un mouvement de déconstruction et de reconstruction théorique, dans une épreuve de systématisation des droits de l’homme. Celle-ci implique de pondérer les principes les uns par rapports aux autres, ce qui oblige à réaliser des choix moraux, des opérations de sélection qui sont autant de combats politiques. En toute logique, la force de ces prises de position théoriques et politiques ont suscité des réactions, tant parmi la doctrine anglo-saxonne qu’au-delà. Comme toute pensée qui cherche à structurer son champ, la pensée de Dworkin rencontre des adeptes et des contempteurs : c'est parmi les positivistes qu’il trouve ses premiers contradicteurs. Cela s’explique, entre autres, par le fait que les thèses de Dworkin vise à invalider l’hypothèse fondatrice du positivisme : la possibilité de distinguer radicalement une connaissance des valeurs d’une connaissance des faits. Dworkin fait également naître une vive contestation au sein des courants réalistes, ou d’inspiration sociologique, partisans d’une analyse du droit en termes de rapports de force. Pour ces derniers, comme les Critical Legal Studies, ou encore la Théorie Réaliste de l’Interprétation en France, la théorie dworkinienne conduit à une inévitable rationalisation du phénomène juridique. Enfin, Dworkin n’est pas non plus exempté de critiques venant des courants « prescriptivistes ». Ainsi, tant les partisans d’une interprétation de la Constitution, tournée vers les finalités de la décision, que ceux cherchant à retrouver l’intention des pères fondateurs, affronte la tentative dworkinienne qui propose un dépassement de ce clivage. Les premiers réclament une interprétation évolutive, progressiste, au nom d’un souci plus aigu d’équité tandis que les seconds demeurent attachés à la stabilité, à la continuité historique du système juridique.

Ainsi, la théorie dworkinienne s’attache à dépasser les dichotomies qui façonnent notre théorie juridique. Elle remet en cause quelques-uns des postulats structurels de la théorie du droit, et c’est la négation de cette possibilité qui anime la plupart des pourfendeurs de ses thèses. On milite d’abord pour la sauvegarde des dichotomies essentielles de la théorie du droit : la distinction fait/valeur, la différence entre positivisme et jusnaturalisme. En conséquence, il n’est pas étonnant de constater que Dworkin bénéficie d’un statut à part dans le champ universitaire et doctrinal, tour à tour qualifié de néo-jusnaturaliste ou de néo-juspositiviste. Sa pensée ne sied à aucun des courants traditionnels de la théorie du droit et cette aspiration à transcender les clivages et les paradoxes est à la fois la force et la faiblesse de Dworkin. La force, car c’est cette ambition qui suscite les développements les plus intenses et les plus novateurs de sa pensée, mais la faiblesse également, car c’est à ces tentatives que s’attache la contestation, discutant et critiquant l’imprécision de certains concepts dworkiniens, la radicalité de certaines conclusions.

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