3/19/2014

İnsani yardım çalışmaları : İyilik tiyatro değil - korumak, sürdürmek ve onarmak - gösterişsizlik, sükut ; yardımcı olmak için.

Irrigation-sulama Kazakhdarya
The work of humanitarian aid - The 'care' concept, in other words 'concern for others', covers the fields of psychology, moral philosophy, sociology and prescribe, more recently, projects supporters of policy reforms. The writer anchors her message in the real nature of this work, area of which she is specialized that she studies through the psychodynamic perspective on the work. This theoretical frame presents studies on 'care', sociology of work and raises a double issue : studying the work through 'care' theory and studying the 'care' as a practice, a work. It shows  a debate combining interests of empiricism and theoretical requirement driven by the will of making visible the lower level executives' work, those who effectively 'care'.
In the first chapter dedicated to work, Pascale Molinier shows the political and theoretical consequences of the work of 'care' analyze that she defines following Joan Tronto's pragmatic proposal :"At the most general level we suggest that 'care' is considered as a generic activity which includes all we do to maintain, perpetuate and repair our 'world' so that we may live as well as possible. This world consists of our bodies, ourselves and our environment, all of which we seek to interweave in a complex, life-sustaining web." Caregiving work comprises material practices (sweeping, do the laundry ...) and others ore emotional (to introspect and empathize with a view to adopting proper and suitable behavior to the person's best interest). From the viewpoint of caregiving work theory, the prime concern is to focus on marginalized practices regarded as thankless tasks ; geriatric care and domestic work, looking after children for example. The remarkable feat of caregiving work theory is to show how these concealed practices mostly at the bottom of the ladder of values, are essential to legitimate tasks and work. For example, carrying out domestic work by some allows others to Promethean activities and to exercise socially valued responsibilities. The work of caregiving meets essential human beings needs (caring, cleaning up, creating favorable conditions to emerging creative tasks) and is something which may be regarded as peripheral but becomes central, and in the light of this, the subordinates that perform their work become important persons developing specific know-how. Thus this work is a practical knowledge which escapes any objective assessment and of which the value inheres in the fact that it does not have any value : "how much does a smile cost? "
Joan Tronto makes a strong call to move beyond the “counting games” of a “world without limits”. Much of the marginalization of care, she argued, is due to the belief in unlimited wealth creation and constant gains in efficiency, deeply rooted in contemporary economic thinking. Within this framework, care is conceived as an expensive and dilemma-inducing endeavour, because it tends to run up against the limits of frail human bodies and relationships. In a world without limits, care suffers from “cost disease” due to its resistance to productivity increase, and provokes a “nice-person dilemma”, according to which those who provide care lose out in an economic structure that rewards participation in the paid economy but offers little or no compensation for care. On a global level, the commodification of care reinforces divisions, as many poor countries ‘export’ care to countries which can afford to pay a higher price.

Thomas Le Guennic, « Pascale Molinier, Le travail du care », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2013, mis en ligne le 28 mars 2012, consulté le 18 mars 2014. URL : http://lectures.revues.org/11078

La notion de care, c’est-à-dire de « souci des autres », couvre tout à la fois les champs de la psychologie, de la philosophie morale, de la sociologie, et désigne, plus récemment, des projets partisans de réforme politique. L’auteure ancre son propos dans la réalité du travail, domaine dont elle est spécialiste et qu’elle étudie au travers de la psycho-dynamique du travail. Ce cadre théorique soumet  des études sur le care, de la sociologie du travail et pose une double problématique : étudier le travail à partir de la théorie du care et étudier le care comme une pratique, comme un travail. En ressort un propos mariant souci de l’empirie et exigence théorique, porté par la volonté de rendre visible le travail occulté des subalternes, ceux qui font le care.
Dans le premier chapitre consacré au travail, Pascale Molinier montre quelles sont les conséquences théoriques et politiques de l’analyse du travail de care qu’elle définit à partir de la proposition paradigmatique de Joan Tronto : « au niveau le plus général, nous suggérons que le care soit considéré́ comme une activité́ générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre « monde », de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie ». Le travail du care englobe des pratiques matérielles (passer le balai, laver le linge) et d’autres plus « émotionnelles » (entrer en empathie afin d’adopter le comportement adéquat et adapté au sujet concerné). Sur le plan de la théorie du travail, étudier le care revient à s’intéresser aux pratiques marginalisées, considérées comme ingrates (le « sale boulot ») ou insignifiantes ; il s’agit du travail gériatrique, domestique ou de la garde d’enfants par exemple. Le tour de force de la théorie du care consiste à montrer en quoi ces pratiques reléguées à l’arrière-plan, placées en bas de l’échelle des valeurs, sont indispensables aux tâches et travaux jugés légitimes. Par exemple, c’est parce que certaines personnes s’acquittent des tâches domestiques que d’autres peuvent s’adonner à des professions prométhéennes et exercer des responsabilités socialement valorisées. Le travail de care répond à un besoin essentiel des êtres humains (prendre soin, nettoyer, créer les conditions favorables à l’émergence de tâches créatives) et ce qui est considéré comme périphérique devient central et, à ce titre, les subalternes qui accomplissent ce travail deviennent des personnes « importantes » et développent un véritable savoir-faire. Ainsi ce travail est un savoir pratique qui se dérobe à l’évaluation et dont la valeur consiste justement en ce qu’elle n’en a pas : « Ça vaut combien un sourire ? ».
Dans son exposé, Joan Tronto a vigoureusement plaidé pour que l’on dépasse les “jeux de calcul” d’un “monde sans limites”. La marginalisation des soins et de l’assistance aux personnes, a-elle estimé, est due pour une large part à la croyance, profondément ancrée dans la pensée économique contemporaine, qu’il n’y a pas de limites à la création des richesses et que l’on peut toujours gagner en efficacité. Ce cadre tracé, les soins sont conçus comme une entreprise coûteuse et créatrice de dilemmes parce qu’elle a tendance à se heurter aux limites et à la fragilité des corps humains et des relations humaines. Dans un monde sans limites, les soins souffrent de la “maladie des coûts” du fait de leur résistance à une hausse de la productivité et provoquent le “dilemme de la bonne âme”, selon lequel ceux qui aident et assistent sont perdants dans une structure économique qui rétribue la participation à l’économie rémunérée mais offre un dédommagement dérisoire ou nul pour les soins et l’assistance aux personnes.

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