1/07/2014

Bir arazi için kişinin bağlantı 2 - Globalleşen dünya - Kişisel hukuk farklı nosyonu

The Territorial Inscription of Laws 2 Globalising the world: the deterritorialisation of laws.
In modern law, man’s control over the land takes two distinct but complementary forms: sovereignty and property. Both of these establish an exclusive relation between the sovereign or owner and the lands he governs or possesses. This exclusivity is completely new in the long history of law and could well be only a temporary phase. For if we take a comparative historical view of land laws, man’s rights in the land have at almost all times and places been a function of the bonds between men or with the gods. This stems from a deeply rooted sense that the human being, who is an earthly and mortal creature, cannot seriously lay claim to sovereign power over the natural elements. The power man retains over the land is always derived from an other: from a master or a god, who has granted man use of it but may revoke this. In the history of Western law this notion of tenure is linked to the feudal structures, which dominated the Medieval period to varying degrees (in France more than elsewhere). For the feudal world, it was the bonds of dependence between men that determined their rights in the land. The situation reversed with the advent of the modern right to property: land was no longer perceived as the site of relations between people but was treated as a thing submitted to the will of one person alone. As Louis Dumont has shown, an economic ideology implies the subordination of relations between men to relations between men and things.

Globalising the world: the deterritorialisation of laws The term “globalisation” is a slogan more than a concept. It embraces a heterogeneous body of phenomena which should be carefully differentiated. The abolition of physical distances through the circulation of signs between people is a structural phenomenon enabled by new digital technologies. By contrast, the globalisation of trade in things is a conjunctural phenomenon which is the result of reversible political decisions (lifting trade barriers) and of the temporary over-use of non-renewable natural resources (keeping transport costs artificially low). It is the combination of these two different phenomena, which impoverishes the heterogeneity of signs and things by referring them to a single monetary standard, that is, by transforming them into “liquidities”. Even territory does not escape this process of “liquidation”. It ceases to be seen as a place from which one comes and to whose laws one is subject, existing only as object of property and as such submitted to laws, which transcend its singularity. This process of uprooting laws from their territorial grounding has clearly not come to an end (nor can it, without an apocalyptic liquidation of the entire world). But it has lead to the dislocation of territorial legal systems due to the dual pressure of personal laws undermining them from within (A) and universal laws dismantling them from without (B). The notion of personal law, which was reinvented in the nineteenth century in the context of colonialism or slavery, has found a new lease of life through the vast numbers of people in Western countries who have been imported to work there for next to nothing or have been driven from their homes through the destruction of their traditional environments. Western countries, which are faced with this situation have opted for one of two policies: assimilation or multiculturalism. Assimilation means upholding the territoriality of laws whereas multiculturalism requires the personality of laws to be reintroduced so that different legal cultures may coexist in a single country.

L’emprise de l’homme sur la terre prend en droit moderne deux formes distinctes mais complémentaires: la souveraineté et la propriété. Toutes deux instituent un rapport exclusif entre le Souverain ou le propriétaire et les terres qu’il gouverne ou qu’il possède. Cette exclusivité est tout à fait nouvelle dans la longue histoire du Droit et pourrait bien n’en constituer qu’un épisode passager. Si l’on prend en effet une vue historique et comparative du droit foncier, les droits des hommes sur la terre ont presque toujours et partout dépendu des liens les unissant entre eux ou avec les dieux. Car l’idée était ancrée que l’être humain, créature terrestre et mortelle, ne peut sérieusement prétendre exercer sur les éléments naturels un pouvoir souverain. Il tient toujours d’autrui son pouvoir sur la terre: d’un maître ou d’un dieu, qui lui en a concédé l’usage et est susceptible de le lui reprendre. Cette notion de tenure est liée dans l’histoire du droit occidental aux structures féodales qui, à des degrés divers (en France plus qu’ailleurs28), ont dominé la période médiévale. Dans le monde féodal, ce sont les liens de dépendance entre les hommes qui déterminent leurs droits sur la terre. La perspective inverse s’est s’imposée avec le droit de propriété moderne: la terre a cessé d’être perçue comme le lieu de relations entre les hommes, pour être traitée comme une chose soumise à la volonté d’un seul. Comme l’a montré Louis Dumont, l’idéologie économique implique que les relations entre les hommes soient subordonnées aux relations entre les hommes et les choses.
Globaliser le monde: la déterritorialisation des lois : les mots «globalisation» ou «mondialisation» sont plus des slogans que des concepts, car ils recouvrent un ensemble hétérogène de phénomènes qu’il conviendrait de distinguer soigneusement. L’abolition des distances physiques dans la circulation des signes entre les hommes est un phénomène structurel, qui procède des nouvelles techniques de numérisation. En revanche la mondialisation du commerce des choses est un phénomène conjoncturel, qui procède de choix poli- tiques réversibles (ouverture des frontières commerciales) et de la surexploitation temporaire de ressources physiques non renouvelables (prix artificiellement bas des transports). C’est la conjugaison de ces deux phénomènes différents qui conduit à réduire l’hétérogénéité des signes et des choses en les rapportant à un même étalon monétaire, c’est-à-dire à les «liquider» au sens juridique du terme. La terre n’échappe pas bien sûr à ce processus de liquidation et cesse d’être perçue comme un lieu d’où l’on vient et aux lois duquel on est soumis. Elle ne subsiste que comme objet de propriété, et se trouve comme telle soumise à des lois qui transcendent la singularité des territoires. Ce processus de détachement des lois de leurs racines territoriales n’est évidemment pas achevé (ni achevable, si ce n’est sous la forme apocalyptique d’une liquidation du monde). Mais il conduit à la dislocation des ordres juridiques territoriaux sous l’effet de la double poussée des lois personnelles, qui les minent de l’intérieur (A) et des lois universelles qui les démantèlent de l’extérieur (B). Cet avatar libéral de la personnalité des lois ne se limite pas au domaine économique. Réinventée au XIXe siècle dans le contexte du colonialisme, la notion de loi personnelle trouve une actualité nouvelle avec la présence massive dans les pays occidentaux de populations importées pour y travailler à vil prix ou chassées de chez elles par la destruction de leur cadre de vie traditionnel. Face à ce phénomène, les pays occidentaux balancent entre deux politiques: l’assimilation et le multiculturalisme. La première maintient le primat de la territorialité des lois en soumettant tous ses citoyens à un même statut personnel. La seconde réintroduit au contraire la personnalité des lois pour permettre à ces nouveaux citoyens de conserver leur statut d’origine.

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