12/19/2013

Kafkasya ve Orta Asya : göç, hareketlilik, İslamlaştırma, bir halkın birlik

With the fall of the Soviet Union in the early 1990s, a wave of migrants left Turkey for the newly independent Turkish-speaking Central Asian republics with which the country had strong cultural ties – Kazakhstan, Kyrgyzstan, Uzbekistan, Turkmenistan and Tajikistan. As a result of this multiform movement, an important religious message travelled in both directions, but especially from Turkey to the main Central Asian cities. This article focuses on this message. Turkish migrants, who were often missionaries, used commerce and cooperation initiatives in education as two main tools to re-Islamise Central Asia. For many Turkish Islamic movements, it was important to bring this region back into the fold after over 70 years of domination by a Soviet government with a strongly anti-religious policy. As part of this proselytizing, four key Turkish Islamic movements became visible in Central Asia. The largest was undoubtedly that founded by Said Nursi, whose disciples were active in sending Islamic literature to Central Asia from 1990. One of Said Nursi’s disciples, Fethullah Gülen, founded an extensive educational network, involving young instructors from Anatolia who moved to different Central Asian cities. A second group, the Suleymanci, named for its founder Suleyman Tunahan, used Turkish migration to open several small madrasas in different Central Asian countries. Finally, disciples of the Naqshbandiyya brotherhood, named after its founder Bahauddin Naqshband, a 15th century mystic from Bukhara, also sent thousands of Turkish migrants to the region to carry out missionary projects. After settling in these Central Asian cities, Turkish migrants have had a significant effect on Islam in the region. This is especially true in Turkmenistan, Kazakhstan and Kyrgyzstan, which have excellent political relationships with Turkey. As a result, many of these countries’ new religious elites have formed as a result of cooperation with Turkish missionary movements and their disciples who immigrated to Central Asia. Turkish migrants are not part of Turkey’s official policy on religious cooperation with Central Asia. However, they support Ankara’s diplomatic efforts in the region by indirectly creating a field of influence in this Turkish-speaking region, which is of considerable importance in Turkey’s new foreign policy. Bayram Balci

Forte de ses liens de parenté culturelle avec les Républiques turcophones d’Asie centrale – Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Turkménistan et Tadjikistan –, la Turquie a été le point départ d’un important mouvement migratoire en direction de ces États à partir du début de la décennie 1990, au moment où les États en question recouvraient leur indépendance survenue avec la fin de l’Union soviétique. Multiforme, cette migration a véhiculé un important message religieux, dans les deux sens, mais surtout en provenance de Turquie et à destination des principales villes d’Asie centrale. C’est le principal sujet d’investigation de cette étude. Le commerce et la coopération éducative furent les principaux outils déployés par les migrants turcs partis souvent en tant que missionnaires pour ré-islamiser l’Asie centrale, que de nombreux mouvements islamiques turcs jugeaient devoir être remise dans le giron de la civilisation islamique après plus de soixante-dix ans d’une domination soviétique caractérisée par une politique antireligieuse prononcée. Quatre principaux mouvements islamiques turcs se sont fait remarquer en Asie centrale dans cette œuvre de prosélytisme. Le plus important est sans conteste celui fondé par Sait Nursi dont les disciples ont été très actifs dès 1990 dans l’envoi de littérature islamique en Asie centrale. Par ailleurs, un disciple de Sait Nursi, Fethullah Gülen, a fondé un vaste réseau éducatif animé par des jeunes éducateurs partis d’Anatolie pour s’investir dans différentes villes d’Asie centrale. Une autre mouvance, dite suleymanci, du nom de son fondateur Suleyman Tunahan, a, par le biais de la migration turque, ouvert plusieurs petites madrasas dans divers États d’Asie centrale. Enfin, des disciples de la confrérie dite nakshibendiyya, du nom de son fondateur Bahaduddin Nakshibend, un mystique du xve siècle originaire de Boukhara, ont également envoyé des milliers de migrants turcs dans le cadre de plusieurs projets missionnaires. Amenée à s’enraciner dans ses villes d’expatriation en Asie centrale, cette migration turque a déjà très nettement marqué de son empreinte l’islam de ces pays, plus particulièrement au Turkménistan, au Kazakhstan et au Kirghizstan qui ont d’excellentes relations politiques avec la Turquie. Ainsi, bon nombre de nouvelles élites religieuses dans ces pays ont été formées dans le cadre de la coopération avec les mouvements missionnaires turcs et leurs disciples qui ont immigré en Asie centrale. S’inscrivant en marge de la politique officielle turque de coopération en matière religieuse avec les pays d’Asie centrale, les migrants turcs n’en rendent pas moins un grand service à la diplomatie d’Ankara dans la région en l’aidant indirectement à se constituer une sphère d’influence dans cet espace turcophone qui occupe une place notable dans la nouvelle politique extérieure de la Turquie. Bayram Balci
The defence of Samarkand citadel

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