8/02/2013

Managing religion in Central Asia

The preservation of the Soviet conceptual framework and factice renewal. This articles tries to show the contemporary continuities with the soviet regime in the religion management, on a juridical and institutional plan (Spiritual directions of Muslims, Councils of religious affairs) and in the daily relations between political and religious institutions. Whereas the changes concerning religion have been and remain for the authorities a way to give substance to the idea of a “new era” in the independent states, managing the religious factor shows the political power’s will to maintain norms and rules which prevailed under the former regime. It reveals the powers’ incapacity to think another conceptual framework of relationships between State and religion. A separation between three temporal spaces (tsarist regime, Soviet regime and independence) then seems to be an extreme simplification of history, which is assumed with difficulty by the current political authorities which emanate from this history.

The antireligious policy in Central Asia started with some delay, sufficient time for authorities to take full control of the area. Furthermore, in Central Asia, Islam was maintained in line with traditional worshipping handled by a large part of the population including by those involved with the Communist Party, Soviet power has never been sufficiently present to displace the traditions of Central Asian communities. The persistence of religion as a compensation of political control is increased by the fact that the area of autonomy granted to civil society is very often with limited access if not non-existent as in Turkmenistan. Thus religion is not a compensation to the end of the Soviet regime, but rather a compensation to the fantasy of centrality from current Central Asian powers. Résumé de l'article de Sébastien Peyrouse.

La gestion du fait religieux en Asie centrale : poursuite du cadre conceptuel soviétique et renouveau factice

Cet article tente de mettre en lumière les continuités avec le régime soviétique qui prévalent aujourd’hui dans la gestion du fait religieux, tant sur le plan juridique et institutionnel (Directions spirituelles des musulmans, Conseil aux affaires religieuses) que dans la pratique quotidienne des relations entre autorités politiques et institutions religieuses. Si les changements proclamés en la matière ont été et restent pour les régimes en place un moyen d’accréditer l’idée d’une “ère nouvelle” favorable aux nouveaux États indépendants, la gestion du religieux apparaît comme l’un des stigmates essentiels de la volonté du pouvoir de conserver les normes et règles qui ont prévalu sous le régime précédent, révélant l’incapacité à penser dans un cadre conceptuel différent le rapport entre État et religion. Une séparation en trois grands espaces temporels (régimes tsariste, soviétique puis indépendance) paraît alors simplifier à l’extrême une histoire que les pouvoirs actuels n’assument que difficilement puisqu’ils en sont directement issus.
La politique antireligieuse en Asie centrale a débuté avec un certain retard, le temps pour les autorités soviétiques de prendre pleinement contrôle de la région.  Par ailleurs, en Asie centrale, l’islam s’est particulièrement bien maintenu au travers de pratiques traditionnelles assumées par une large part de la population, y compris par les personnes insérées dans les structures du Parti communiste, le pouvoir soviétique n’a jamais été suffisamment présent pour évincer toutes les traditions de la société centrasiatique.
La persévérance de la religion en tant que compensation au politique est accentuée par le fait que l’espace d’autonomie accordé à la société civile est souvent extrêmement réduit, voire inexistant, comme au Turkménistan.  La religion n’est donc pas une compensation à la fin du régime soviétique en tant qu’expérience historique spécifique mais une compensation au fantasme de centralité des pouvoirs centrasiatiques actuels. Résumé d'un article de Sébastien Peyrouse.


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