5/22/2013


The Sons of Two Fatherlands: Turkey and the North Caucasian Diaspora, 1914-1923 - Ryan Gingeras


Turkey is a country of immense cultural, religious and ethnic diversity. Moreover, there was indeed a time, before the Kemalist ascendency, when it was possible for inhabitants of Anatolia to articulate and publicize differing notions of identity. Both of the above statements blithely refer to the last decades of the Ottoman Empire, an era of unprecedented interest and activism in the realm of identity politics.
Among those groups is to be found the populations from the North Caucasian diaspora of Anatolia. North Caucasians, or Circassians as they are more commonly known, comprise a rich smattering of tribal and linguistic groups drawn from highlands and coastal slopes of the Caucasus Mountain range.
With the outbreak of war in 1914 and the looming threat of imperial collapse, the bulk of Circassian officers, officials and intellectuals in Anatolia channeled their collective interests and energies into upholding the Ottoman state. Caucasian slaves, and increasingly their descendants, continued to populate the households of the most powerful families of the Ottoman Empire during the nineteenth century. Circassian demands for self-determination and national sovereignty were instead directed towards Ottoman Anatolia and the emerging Kemalist order. Istanbul had cultivated a strong interest in the politic future of the North Caucasus long before the outbreak of the First World War. Young Turk policy in the Caucasus was determined less by ideological or nationalist prerogatives as it was an expression of an ongoing geo-strategic struggle between the Ottoman Empire, imperial Russia and Iran. On 4June 1918, the Ottoman government, in a “treaty of friendship”, formally recognized the existence of this nascent state.
Despite a long legacy of activism, Nationalist Circassian officers, officials and notables understood (or were made to understand) that their primary loyalty resided in Anatolia. In other words, the struggle over the survival of the adopted fatherland ultimately overshadowed affairs in their ancestral lands. Attachment to their native lands or support for the independence movements in the North Caucasus have historically been channelled through elitist support of the Ottoman or Turkish state. North Caucasian and Turkish aspirations, in other words, are not separate or exclusive; as “close relatives,” Circassian political interests compliment the machinations and the continuation of the Turkish state.

Les enfants des deux patries : la Turquie et la diaspora au Caucase du Nord- Ryan Gingeras
La Turquie est un pays d’immenses diversités culturelles, religieuses et ethniques. Par ailleurs, à une certaine époque, avant la prédominance kémaliste, les habitants d’Anatolie pouvaient divulguer publiquement les différentes notions d’identité. Ces deux affirmations s’établissent dans les dernières décennies de l’empire Ottoman, une époque témoin d’un engouement et d’un activisme sans précédent concernant les problèmes liés à l’identité nationale. Parmi ces groupes, on trouve les populations issues de la diaspora des Caucasiens du Nord en Anatolie. 
Les Caucasiens du Nord ou Circassiens forment un ensemble de groupes tribaux et linguistiques originaires des montagnes et des versants côtiers du massif montagneux du Caucase. Suite à la déclaration de la guerre en 1914 et par conséquent la menace latente de l’effondrement impérial, la plupart des généraux circassiens, des haut-fonctionnaires et des intellectuels d’Anatolie au gré de leurs intérêts focalisaient leur énergie au maintien de l’état Ottoman.  Les esclaves caucasiens, et plus encore leurs descendants demeurent au service des foyers des familles les plus puissantes de l’empire Ottoman au cours du 19ème siècle. Aussi les demandes circassiennes d’autonomie et de souveraineté nationale se focalisent vers l’Anatolie ottomane et le nouvel Ordre Kémaliste. Istanbul était vivement intéressé par le futur politique du Caucase du Nord bien avant la déclaration de la 1ère guerre mondiale. La politique du mouvement kémaliste ‘Jeune Turc’ dans le Caucase n’était pas tant inspirée par des revendications idéologiques ou nationalistes mais bien plutôt l’expression d’une lutte incessante entre l’empire ottoman, l’empire russe et l’Iran. Le 4 juin 1918, l’empire ottoman reconnaît officiellement dans le ‘traité d’amitié’ l’existence d’un état (circassien) naissant.
Cependant l’héritage de cet activisme a enseigné (de gré ou de force) aux notables circassiens que leur intérêt résidait dans leur loyauté à l’Anatolie. Autrement dit, la lutte pour la survie de la patrie adoptive occultait les affaires de leurs terres ancestrales. L’attachement à leur terre natale ou l’aide aux mouvements indépendantistes du Caucase du Nord a été historiquement maintenu grâce au soutien des élites ottomanes ou celles de l’état Turc. Le Caucase du Nord et les ambitions turques ne sont pas distinctes et ne s’excluent pas ; la qualité de ‘proches parents’ permet aux circassiens d’accueillir les machinations et la présence continue de l’état turc. 


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