1/07/2013


Can Forgiveness Play a Role in Criminal Justice?

By PAUL TULLIS
At 2:15 in the afternoon on March 28, 2010, Conor McBride, a tall, sandy-haired 19-year-old wearing jeans, a T-shirt and New Balance sneakers, walked into the Tallahassee Police Department and approached the desk in the main lobby. Gina Maddox, the officer on duty, noticed that he looked upset and asked him how she could help. “You need to arrest me,” McBride answered. “I just shot my fiancée in the head.” When Maddox, taken aback, didn’t respond right away, McBride added, “This is not a joke.” That night, Andy Grosmaire, Ann’s father, stood beside his daughter’s bed in the intensive-care unit of the Tallahassee Memorial Hospital. Ann’s face was covered in bandages, and she was intubated and unconscious, but Andy felt her say, “Forgive him.” His response was immediate. “No,” he said out loud. “No way. It’s impossible.” Ann died that night.
 Most modern justice systems focus on a crime, a lawbreaker and a punishment. But a concept called “restorative justice” considers harm done and strives for agreement from all concerned — the victims, the offender and the community — on making amends. And it allows victims, who often feel shut out of the prosecutorial process, a way to be heard and participate. In this country, restorative justice takes a number of forms, but perhaps the most prominent is restorative-justice diversion. There are not many of these programs — a few exist on the margins of the justice system, but, according to a University of Pennsylvania study in 2007, they have been effective at reducing recidivism. Typically, a facilitator meets separately with the accused and the victim, and if both are willing to meet face to face without animosity and the offender is deemed willing and able to complete restitution, then the case shifts out of the adversarial legal system and into a parallel restorative-justice process. All parties — the offender, victim, facilitator and law enforcement — come together in a forum sometimes called a restorative-community conference. Each person speaks, one at a time and without interruption, about the crime and its effects, and the participants come to a consensus about how to repair the harm done.
The methods are mostly applied in less serious crimes, like property offenses in which the wrong can be clearly righted — stolen property returned, vandalized material replaced. The processes are designed to be flexible enough to handle violent crime like assault, but they are rarely used in those situations. ]…] Yet, as much as the Grosmaires say that forgiveness helped them, so, too, has the story of their forgiveness. The story is something solid and decent they can return to while wandering in this parallel universe without their youngest daughter.

Peut-on concilier pardon et justice pénale ?
Le 28 mars 2010 à 14h15, Connor McBride, un grand jeune homme blond de 19 ans en jeans et t-shirt,  entre dans le hall principal du commissariat de Tallahasee. Gina Maddox, officier en fonction, remarque son air inquiet et lui demande ce qu’elle peut faire pour lui. McBride lui répond « Vous devez m’arrêter, je viens de tuer ma fiancée d’une balle dans la tête ». L’officier Maddox abasurdie ne répond pas sur le champ alors McBride explique « ce n’est pas une blague ». Cette nuit là, Andy Grosmaire, le père de Ann, la fiancée, se tient près du lit de sa fille dans le service des urgences  de Tallahassee Memorial Hospital. Le visage de Ann est recouvert de bandages, elle est inconsciente et intubée, mais Andy son père, l’entendit dire « Pardonne lui » et il répondit de suite « Non, jamais, c’est impossible ». Ann mourait cette nuit là.

Le système juridique moderne met l’accent sur le crime, la transgression de la loi et la peine encourue. Le concept de ‘justice réparatrice’ prend en compte les dommages infligés  afin de trouver un accord entre les différentes parties – les victimes, les contrevenants et la communauté civile – pour réparer les préjudices subis. Ce qui permet aux victimes qui souvent se sentent mis à l’écart des poursuites judiciaires d’être entendues et de participer, mais son rôle majeur est la déjudiciarisation. Ces programmes peu nombreux restent en marge du système juridique pénal commun bien qu’ils aient  prouvé leur efficacité à réduire le taux de récidive selon les recherches de l’Université de Pennsylvanie en 2007. Généralement, un intervenant rencontre séparément l’accusé et la victime, et si les deux parties souhaitent un face à face sans attitude négative, si le contrevenant se déclare entièrement décidé à une restitution complète alors l’affaire est transférée du système de justice pénale contradictoire vers un procès en justice réparatrice. Toutes les parties, le contrevenant, la victime, l’intervenant et les services d’application de la loi se réunissent pour former un groupe consultatif de justice réparatrice. Chacun expose son point de vue sans être interrompu, à propos du délit et de ses conséquences, afin que les parties parviennent à un consensus sur la manière de rachat du préjudice.
Ces méthodes s’appliquent en règle générale pour des délits mineurs tels les infractions contre les biens pour lesquelles les délits se compensent nettement par un avantage – restitution de biens volés ou vandalisés. Les procédures proposées permettent aussi de traiter les crimes d’agression violente mais sont peu utilisées dans ces cas.
]…] Pourtant les parents de Ann Grosmaire disent que ce pardon les a aider autant que l’histoire de leur propre démarche pour pardonner. Leur histoire est quelque chose de solide et de fort à laquelle ils peuvent se raccrocher dans les moments de errance et tristesse de leur vie sans leur fille. 




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