4/04/2012


The Qur’an, The Bible, And The Urge To Violence - Written by Mustafa Akyol on November 10th, 2011

The more I learned about the Old Testament and the politics of the Middle East, the more I realized that what books present is not analysis but propaganda. It remains true that Israel’s 40-year-long occupation is a pretty brutal one, and that the Old Testament includes some belligerent passages, but the reality was far more complex. I noticed that Jewish religious sources also include many words of wisdom and compassion, and that there are many Jews who are willing to make peace with their Arab neighbours. Indeed, the militants who advocate and even practice violence in the name of Judaism are pretty marginal. Moreover, the source of their hatred is actually not the confrontational passages of the Torah, but the political and social situation that they are in. In other words, such militants turn angry and violent not because they read their religious texts. Rather, they focus on the harsher parts of those texts because they are already angry and violent for temporal — often political — reasons.
The sloganization of Scripture
]…]One common problem in all such misreading of the Scriptures amounts to the “sloganization” of certain texts. This is done by taking a part of the holy text out of its textual and historical context, and turning it into a slogan that “justifies” a mundane political agenda. For example, some Islamic revolutionaries, especially those who were inspired by the Iranian Revolution of 1979, used to find a political message in this verse: “Those who do wrong will come to know by what a great reverse they will be overturned!” (26:227) But in fact the verse speaks about the punishment that God will hand down to unbelievers on judgment day, not about a this-worldly turn of events. The crucial mistake is to overlook Islam’s scholarly tradition called “tafseer,” which is the study of the meaning of the Qur’an. Tafseer has a basic rule: A single verse or passage can’t be understood in itself. Instead, it has to be evaluated according to the other parts of the Qur’an, the general goals and principles of the holy text, and the way it was implemented by the prophet. Yet most radicals — be they Islamist or anti-Islamist — don’t have the time or the patience to “waste” on tafseer. They prefer to copy and paste the divine words to create powerful slogans for their immediate purposes.
Muslims and non-Muslims
For an example of sloganization, consider this Qur’anic verse, which is frequently quoted by Muslims who are hostile to other followers of the Abrahamic path:
“O (Muslim) believers! Don’t make friends with the Jews or Christians” (5:51).
But then look at this verse, which puts the one above in context:
(Muslims!) God does not forbid you from being good to those who have not fought you in religion or driven you from your homes, or from being just towards them. God loves those who are just. God merely forbids you from taking as friends those who have fought you in religion and driven you from your homes and who supported your expulsion. Any who take them as friends are wrongdoers” (60:8-9).
From this premise, it is quite possible to build a Muslim form of ecumenism, in which other monotheistic faiths are seen as sisters, not enemies. In short, if one looks at the Qur’an with a pre-existing aversion to non-Muslims, one can find verses that will justify and amplify this attitude. But if one looks with a more sober mind, one can see the contexts of those particular verses — and even find arguments for peace and tolerance.
Islam without extremes
The texts are of course not unimportant — contrary to what an absolute sociological reductionist might claim — but they are always interpreted in the light of pre-existing cultures and mindsets. That is why more rigid schools of Islam have generally emerged in more culturally isolated and parochial locales, while more flexible and liberal schools of theology have tended to arise in more cosmopolitan centers of commerce. And that is why the decline of rationality and liberty in late medieval Islam was very much linked with the decline of economic dynamism, and the dawn of a “liberal Islam” is now especially evident in more cosmopolitan Muslim societies.

Photo credit Eda Elif Tibet

Le Coran, la Bible et l’exhortation à la violence – Mustafa Akyol 2 novembre 20111
Plus j’explore l’Ancien Testament et les politiques du Moyen-Orient, plus je réalise que le contenu des ouvrages ne correspond pas à une analyse mais bien plutôt à de la propagande. Il est vrai que l’occupation d’Israël pendant quarante ans était très brutale et que l’Ancien Testament contient des extraits violents. Mais la réalité était bien plus compliquée. Les sources de la parole de la religion hébraïque comprennent des mots de sagesse et de compassion et de nombreux juifs envisagent la paix avec leurs voisins arabes. Les militants qui prônent et exercent la violence au nom du Judaïsme sont peu nombreux. De plus l’origine de leur haine ne se trouve pas forcément dans des extraits de la Torah mais plutôt dans la position sociale et le cadre politique où ils se trouvent. Alors ces militants ne sont pas violents à cause des textes religieux, ils concentrent leur attention sur les extraits les plus rudes des textes au gré de leur colère face à une situation temporelle difficile – souvent politique – qu’ils doivent affronter.
L’utilisation du ‘slogan’ des Ecritures
]…] Un des problèmes récurrents de la lecture erronée des Ecritures se trouve dans la quête des slogans. On prend l’extrait d’une écriture sainte en le sortant de son contexte initial et historique afin de le transformer en ‘slogan’ qui justifiera certains desseins politiques à l’apparence anodine. Par exemple, certaines révolutions islamiques, souvent inspirées par la révolution iranienne de 1979,  utilise ce verset à des fins politiques : « Les injustes devront à leur tour être renversés » alors que ce verset parle de la justice divine envers les non-croyants au moment du jugement vers l’au-delà et en aucun cas d’évènements temporels. L’erreur la pus significative est de passer outre la tradition savante de l’Islam appelée ‘tafseer’ , qui est l’étude de la signification du Coran. Tafseer suit une règle bien définie : un verset ou un extrait ne peut être compris hors de son contexte. Il doit être analyser en tenant compte de tout le Coran, les objectifs essentiels et les principes des écritures saintes, ainsi que sa mise en place par le Prophète. Pourtant, les plus radicaux – islamistes ou anti-islamistes – n’ont ni le temps ni la patience de se pencher sur la tafseer. Ils préfèrent un copier/coller des paroles divines afin de créer des slogans puissants qui serviront leur nécessité immédiate.
Musulmans et non-Musulmans
Un exemple de l’utilisation du slogan, regardons ce verset coranique fréquemment utilisé par les musulmans hostiles aux adeptes de la voie d’Abraham :
‘O croyants (musulmans), ne cherchez pas de contacts amicaux avec les juis ou les chrétiens.’ (5.51)
Considérons maintenant dans la totalité de son contexte :
‘Allah ne vous défend pas la bienveillance et l'équité envers ceux qui n'ont point combattu votre religion, et qui ne vous ont point bannis de vos foyers. Allah aime tout ce qui est juste. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion.Ceux qui les gardent en amis ont tort.’
A partir de là, il est possible d’imaginer une sorte d’œcuménisme musulman au sein duquel les diverses fois monothéiques ne seraient pas ennemies mais sœurs. Autrement dit si on considère le Coran avec des a priori contre les non-musulmans, on peut trouver des versets qui justifient cette attitude. Alors qu’en considérant le Coran avec un esprit plus ouvert on trouve dans la toile de fond de ces versets des arguments pour la paix et la tolérance.
L’Islam sans extrême
Bien sûr les textes ne sont pas anodins – contrairement à ce qu’une certaine pensée sociologique réductrice proclame -  ils ont été indéfiniment interprétés à la lumière de cultures et d’états d’esprit pré existants. C’est pourquoi les écoles coraniques les plus strictes apparaissent dans des lieux plus particulièrement isolés culturellement. Alors qu’on trouve les écoles plus flexibles et libérales dans des villes plus commerciales et cosmopolites. Ainsi le déclin du discours rationnel et libéral de l’Islam médiéval suit le déclin économique et l’aube de l’Islam libéral est de nos jours présente dans les sociétés musulmanes cosmopolites.

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